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Le drapeau français

Nous appartenons au pays de France et le drapeau français est un symbole. Ce pays a été construit par nos ancêtres avec beaucoup de travail et de génie, de peine, et de courage, parfois au prix de nombreux sacrifices, souvent ceux de leur vie.

Chaque fois que les couleurs de France montent ou redescendent, c’est un hommage rendu, une pensée reconnaissante et respectueuse destinée à ceux qui nous ont précédés. Nous reconnaissons la valeur de leur exemple pour nous en inspirer, afin de laisser un monde meilleur que celui que nous avons trouvé.

Nos couleurs résument l’héritage reçu de nos familles de génération. Elles affirment notre désir et notre volonté de vivre ensemble et d’unir nos destinées.

Depuis la révolution française, les couleurs de France sont bleu, blanc et rouge. Cela signifiait les couleurs de Paris (bleu et rouge) entourant celle du Roi (le blanc). Un drapeau monté sur une corde s’appelle « pavillon » et la corde qui sert à le manœuvrer est une « drisse ».

Il ne faut pas confondre « étendard » et « pavillon ». L’étendard que supporte la « hampe », long manche en bois ou métal, ne se hisse pas au mât. C’est le pavillon qui se fixe à la drisse, en haut par un nœud de chaise autour du cabillot et en bas en unissant la ganse à la drisse par un nœud de tisserand. Un pavillon déplié est « déferlé », et s’il flotte au vent
il est « battant ».

Pendant la cérémonie, tu peux te demander en quoi tu as profité de cet héritage aujourd’hui, en quoi tu l’as enrichi.

Le cérémonial des couleurs

Le cérémonial des couleurs manifeste la fidélité de la Troupe aux principes du scoutisme symbolisés par les pavillons : la fraternité scoute, le service de la Patrie. Le cérémonial complet est parfois simplifié selon les circonstances. Il est cependant capital que cette cérémonie se déroule dans un climat calme et solennel.

Les préparatifs

Un quart d'heure avant le lever des couleurs, le C.P. de la patrouille d'Honneur, accompagné de trois patrouillards, se présente au kraal, en uniforme.
Le Chef lui remet le pavillon plié ainsi que la flamme et les autres pavillons s'il y a lieu. Ils se rendent au mât, vérifient le libre jeu des drisses et fixent la flamme, les pavillons, en haut par un noeud de chaise autour d'un cabillot et en bas en unissant la ganse à la drisse par un nœud de tisserand. Ils sont prêt avant que la Troupe ne soit rassemblée cela afin d'éviter drisses emmêlées et nœuds coincés.
Les drisses sont tendues en triangle. Dans chaque binôme, un est au pied du mât, c'est lui qui tirera sur la drisse pour monter les couleur ; et l'autre a le pavillon sur son épaule.
Le CT ou celui qui en fait fonction, et ses assistants, sont au pied du mât, sur une même ligne et font face au rassemblement.

La montée des couleurs

Les scouts sont en uniforme, rassemblés en carré, prêts. La maîtrise se place au centre du rassemblement et se retourne pour faire face au mât.

Le CT commande : « Attention pour les couleurs ! »

Les éclaireurs qui ont la drisse dans les mains répondent : « Parés. »

Après un temps de silence, le CT commande alors : « Envoyez ! », puis, dés que les pavillons commencentà se déplier, il ajoute : « Scouts, saluez ! »

Ceux qui ont prononcé leur Promesse font le salut scout. Les autres restent au prêt. Tous suivent des yeux la montée des pavillons en chantant la sonnerie des couleurs. Les pavillons doivent être à bloc à la fin du chant. Pour cela, l'éclaireur qui avait le pavillon sur l'épaule freine plus ou moins la drisse en fonction de la vitesse de montée et doit en même temps empêcher
la drisse de traîner par terre.

Pendant toute la cérémonie, personne n'a bougé, ni parlé. À la fin du chant, le CT dit : « Pour la France », « Dieu nous garde » répondent les éclaireurs.

La rentrée des couleurs

Le soir au coucher du soleil, quatre scouts de la patrouille d'Honneur, en uniforme, arrivent au pied du mât. Les scouts se placent comme pour le lever des couleurs.
Le C.P. commande : « Attention pour les couleurs ! »
Si les servants sont prêts, ils répondent : « Parés »
Le C.P. ordonne alors : « Envoyez »

Dés que les pavillons commencent à descendre, le C.P. lance à la trompe
" -.-.".
Chaque scout, quelle que soit son activité, doit se mettre au prêt là où il se trouve. Il salue en direction du mât, même s'il ne le voit pas, et ne bouge ni ne parle jusqu'au coup de trompe long annonçant que les pavillons sont arrivés en bas du mât.
Ensuite, le C.P. crie : « Pour la France » et tous les éclaireurs répondent :
« Dieu nous garde ».
Les quatre scouts, après avoir plié les pavillons et attaché la drisse au mât, vont rapporter au kraal le pavillon ferlé, étamine bleue en dehors, la flamme et autres pavillons s'il y en a.

Remarques sur les couleurs

C'est un privilège que de se voir confier la charge des cérémonies du lever et de la rentrée des couleurs. La levée des couleurs se fait lorsque la Troupe est au camp. Les pavillons sont toujours hissés "à bloc", complètement en haut. Si ils ne le sont pas, c'est alors qu'ils sont "en berne",à mi-mât, en signe de deuil.

Pour la rentrée des couleurs, on commande « Envoyez » comme pour le lever et non « Amenez » comme cela se faità la suite d'une défaite.

Les pavillons et la flamme se manient avec précautions. De même, seuls les scouts ayant prononcé la Promesse peuvent manoeuvrer les drisses lors des couleurs.

LA SONNERIE DES COULEURS

- Refrain -
Eclaireurs saluons les couleurs sonne sonne, éclaireur sonne les Honneurs
Sonne bien, sonne de tout ton coeur, sonne, sonne, éclaireurs,
sonne les Honneurs.

- Couplet -
Pour nous c'est fête quand sur nos têtes notre drapeau flotte bien haut,
Quand viendra l'ombre, et la nuit sombre, ses plis sacrés seront drapés.


À propos des Couleurs

« Faites que ma parole et mes exemples conduisent leur marche aux sentiers de Votre Loi », extrait de La Prière des Chefs ou comment bien conclure un CDC (Azimut, page 215).
En tant que Chef, ton rôle d’exemple auprès de tes scouts est fondamental. Néanmoins celui-ci doit aussi être explicité, éclairé, complété par la parole : le Chef est celui qui dit les choses, celui qui met un mot sur ce que vivent les scouts, celui qui a le courage d’exprimer publiquement un "oui" ou un "non".
À ce titre, le chef est investi d’un véritable devoir de parole, en particulier quant à la signification des symboles de notre scoutisme.
Que répondront tes scouts au boulanger qu’ils rencontreront pendant leur explo et qui leur demandera pourquoi ils portent un uniforme ? Sauront-ils expliquer à ces randonneurs que la fleur de lys qu’ils portent indiquait le nord sur les anciennes cartes et donc par analogie la direction à suivre ?
Ce devoir de parole s’adresse avant tout à la Troupe, mais également à tous ceux qui ne connaissent pas bien le scoutisme, que ce soient les habitants du village invités à une veillée, ou l’inspecteur Jeunesse et Sports visitant son 1° camp scout.
Autant de personnes qui peuvent être légitimement surpris au premier abord, et auxquels il convient de savoir répondre.
Ceci concerne tout spécialement les Couleurs. En outre, pour que le mât ne devienne pas un simple objet décoratif du lieu de camp, il est essentiel que la signification des Couleurs soit connue et partagée par tous, condition sine qua none pour qu’elles soient signes d’unité et d’identité.

• Les Couleurs expriment notre identité
Nous ne vivons pas en électrons libres, chacun dans son coin, mais nous appartenons à des communautés, en premier lieu notre famille, la Troupe, notre paroisse, … et au-delà, la France et la fraternité scoute, auxquelles nous manifestons notre appartenance et notre attachement en levant leurs Couleurs.
• Les Couleurs sont un signe fort d'ouverture aux autres
Chaque matin, alors que les esprits sont parfois encore embrumés par les torpeurs de la nuit, nous avons à refaire le choix de Dieu, nous avons à redire "oui" aux autres. Le lever des Couleurs va ainsi être le premier geste posé pour nous rappeler au service concret et humble de nos frères scouts.
Cette ouverture aux autres dépasse d'ailleurs largement le cadre de la Troupe, car même si celle-ci s'isole géographiquement afin de grandir au contact des merveilles de la Création, elle n'est en pas pour autant coupée du monde. Bien au contraire, en levant ces pavillons, nous manifestons notre solidarité et notre fraternité envers tous ceux que ces Couleurs représentent, et au-delà à tous ceux qui ne sont pas là, à tous ceux que nous portons dans notre cœur.
La cérémonie des Couleurs est donc avant tout un moment intense pour penser aux autres.
• Les Couleurs manifestent qui nous sommes, mais surtout qui nous voulons être
Après avoir dit "les autres d'abord", les Couleurs nous rappellent, de même que notre uniforme, l'idéal que nous voulons vivre. En levant les Couleurs, nous redisons notre fidélité à notre Promesse, à notre idéal de Routier, que nous allons essayer de vivre de notre mieux au cours de la journée qui débute. En évoquant le sens de l’histoire, de la liberté et du service, les Couleurs nous placent clairement dans un esprit de réalités supérieures à l’intérêt personnel.
• Les Couleurs sont un signe d'unité et de fraternité
C'est ainsi que la Troupe, après avoir été dispersée pendant la nuit, se regroupe, refait concrètement son unité au pied du mât, ce même mât pour la montée duquel toute la Troupe s’est unie dans l’effort. Le drapeau français et le drapeau de ta Troupe rappellent alors que cette unité et cette fraternité s'enracinent et s'épanouissent dans le partage d'une même foi, d'un même idéal, de mêmes valeurs, dont nos Couleurs sont précisément
porteuses.
• Les Couleurs expriment notre reconnaissance envers ceux qui ont façonné notre pays
Nous sommes les héritiers d'une longue histoire où ceux qui nous ont précédé ont parfoisé té jusqu'à donner leur vie pour défendre certaines valeurs fondamentales, la liberté par exemple. Par ce clin d'œil du matin qu'est le
lever des Couleurs, nous leur rendons hommage et nous rappelons la valeur de leur exemple. Le premier lever des Couleurs au camp peut être l’occasion de rappeler tout ce que nous venons d’évoquer, en adaptant particulièrement
le discours aux nouveaux. Puis, lors du déroulement du camp, un petit mot bref avant le lever des Couleurs peut mettre en valeur l’une des significations en la reliant au thème ou à un événement particulier du camp, et ce afin d’ancrer tout ceci dans le concret et le vécu.
« Quand viendra l’ombre et la nuit sombre, ses plis sacrés seront drapés »
extrait du chant des Couleurs. En saluant le drapeau, le scout, c’est-à-dire avant tout le chrétien, n’en oublie pas pour autant que sa première patrie est
le Royaume de Dieu.
Par notre Promesse renouvelée et approfondie par notre Départ Routier, nous nous sommes engagésà servir, à servir Dieu dans les communautés dans lesquelles nous vivons, pour prolonger dès à présent l’édification du Royaume. Saluer les couleurs enracine donc ce sens du service dans la société temporelle. C’est pourquoi, ce n’est pas le drapeau qui est sacré, pas plus que ses plis, mais plutôt ce qu’il signifie : l’unité voulue par Dieu au service de toute la communauté des hommes.
Le lever des Couleurs n’a donc de sens que suivi par la prière. Celle-ci manifeste que l’unité de nos vies trouve son achèvement dans l’offrande à Dieu de nos existences.


Quelques remarques annexes sur le lever des Couleurs
(cf. Azimut page 246)


• Une occasion de mettre à l’honneur les scouts qui le méritent

Encore faut-il évidemment que cela soit perçu comme tel ! Les Couleurs sont aussi un outil pédagogique, en stimulant la Troupe par l’exemple.
• Une profonde cohérence doit être perceptible entre la parole et les actes
Rien ne sert en effet de souligner l’importance des Couleurs, si on les laisse traîner à terre, ou si elles sont rangées en vrac dans une malle. Confectionner une petite housse en tissu pour les conserver peut s’avérer judicieux. De même, une attention toute particulière doit être portée à l’uniforme des scouts maniant les Couleurs.
L’importance accordée aux Couleurs se manifeste tout autant dans ces petits détails que dans de beaux rassemblements.

• Une cérémonie empreinte de respect tout en restant sobre
Comme toujours le "trop" ou le "trop peu" sont à bannir. Une cérémonie mal faite, en particulier quand des chefs bâclent le cérémonial, lui fait perdre tout son sens, décrédibilise le message, et tourne rapidementà la mascarade ou au folklore.
• Un lever des Couleurs préparé en clair
Ce n’est pas pendant le rassemblement que l’on s’interroge pour savoir qui va monter les Couleurs.
• Pavillon et flamme arrivent au sommet du mât à la fin du chant des Couleurs
C’est ce chant qui impose le rythme de montée, aux scouts maniant les Couleurs à veiller à cette synchronisation.

– Sources : Azimut, SUF

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